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 Calïenco et le Colico

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2 participants
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Öllkewero
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Öllkewero


Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 01/11/2018

Calïenco et le Colico Empty
MessageSujet: Calïenco et le Colico   Calïenco et le Colico EmptyDim 4 Nov 2018 - 8:51

Lhamöwo ö dwassare , voici mon premier conte sur des nains un peu particuliers ... j'espère qu'il vous plaira , soyez indulgent sur l'orthographe et certaines tournures de phrases

bien a vous

Öllkewero

Calïenco et le Collico :

Sur les côtes du royaume maritime qu’on nomme le « Pharixerre », se trouvait un petit village de nains. Ce n’était pas un village où s’affairent les forgerons dans leurs ateliers, ni un lieu où l’on peut voir déambuler des ivrognes, ni même un bourg où les soldats patrouillent en entonnant des chants patriotiques. C’était un village de pêcheurs et de poètes.

Tous les midis, le haut prêtre montait au sommet de la tour de ce village pour prêcher la bonne voix du culte de Mhöunu et les marins suivaient rigoureusement la doctrine du saint père des nains.

Ces travailleurs robustes et dotés d’un parler bourru, aimaient leur vie banale et tranquille. Parmi tous ces nains rustiques, il s’en trouvait un dont la personnalité atypique faisait de lui un marginal. Calïenco, tel était le nom de ce modeste écrivain. Là où son père allait tirer les filets de son bateau pour faire vivre sa famille, lui se promenait sur les hauteurs pour admirer le lever du soleil. Rêveur inconditionnel et solitaire, le nain aimait à écrire des vers. Mélomane dans l’âme, il préférait la flûte à l’accordéon, instrument populaire de la région. Le poète n’accordait que peu d’attention aux autres villageois. Seule sa sœur aînée parvenait à communiquer avec lui. Plus qu’une parente affectueuse, c’était une confidente muette, voire même une partenaire d’excursions. Tous deux marchaient durant des heures en parlant de la monotonie imprégnant leur village, mais aussi des mystères se cachant au-delà de la mer bavarde.

Calïenco trouvait sa vie ennuyante, malgré ses longues balades et ses poèmes oniriques. Mais une nuit, alors qu’il cherchait de l’inspiration pour son nouveau livre, Valaph, sa sœur bien aimée, rentra dans sa chambre. Toute euphorique, elle dit :
- Cali tu devrais venir voir au port, il y a un énorme bateau !Le nain répondit ironiquement :
- Oh, encore un autre qui ne revient qu’avec des coquillages à la chair gluante.
Valaph le tira par la main et répéta :
- Allez, sors un peu de ta poésie fantasque. Je suis sure que le capitaine et ses moussaillons vont attiser ta curiosité.
Il finit par céder. Après avoir zigzagué dans les rues bordées de maisons en pierres grises et aux toits en ardoises colorées en bleu, Calïenco suivit tant bien que mal sa sœur, une coureuse née, agile et rapide. Ils finirent par atteindre les quais. Un navire ressemblant à un cuirassier de guerre mouillait dans le port. Cependant, ce genres de machines au service du Curolienno, arborait le drapeau d’un serpent vert émeraude, tandis que là une proue en forme d’un de ces calamars géants, la terreur des marins du Pharixerre, avait été sculptée sur l’avant de ce colosse. Le chef des lieux, drapé d’un long manteau de fourrure blanche et d’une robe d’un bleu glacial, accueillit le capitaine du bateau. Celui-ci portait une barbe dorée, attachée en une unique tresse. Son armure en bronze rayonnait, tel l’éclat du soleil. Ses gants en cuir écarlate firent forte impression aux villageois. Ses gardes, fusil à l’épaule, sans un mot, balayèrent du regard les environs. L’amiral parla d’une voix lourde, tel un de ces maudits loups des forêts boréals du nord du Pharixerre.
- Je suis Träucal, général de la flotte corsaire du seigneur Ghalacassar.
Une profonde angoisse s’empara de Calïenco et des citoyens, car le nom de Ghalacassar résonnait comme un arrêt de mort. En effet, ses corsaires écumaient depuis des siècles les côtes du Pharixerre, laissant toujours derrière eux une funeste empreinte. En temps normal, les généraux de ces bateaux attaquaient sans se présenter. Träucal, quant à lui, prit même le temps d’ôter son splendide heaume à panache, chose qu’aucun militaire ne ferait en cas d’assaut. Intrigué, le maître du port questionna ce nain aux longs cheveux ambrés :
- Quelle est la raison de votre venue en cet humble village de pécheurs ?
Träucal adoucit son timbre de voix, afin de paraître plus avenant, et demanda :
- Je vous rassure, nous ne sommes pas ici pour causer du grabuge, mes guerriers et moi-même cherchons un dangereux traître. Son esquif a accosté sur vos rivages ce matin. S’il…
Le patriarche du port répondit immédiatement :
- Nous ne cachons nul bandit ou scélérat, sachez seulement qu’on ne…
Le coupant net dans son argumentation, le général, visiblement agacé, prit un ton plus narquois :
- Soit nous entrons tout de suite dans votre hameau pour fouiller chacune de ses maisons afin de le trouver, soit vous faites preuve d’honnêteté en le livrant. Réfléchissez bien. Au cas où mes corsaires s’apercevraient qu’il se trouve chez vous, ils risqueraient d’être très désagréables.

Valaph s’avança avec courage et plaida pour son peuple :
- Vous autres, barbes ensanglantées, ne savez plus quoi inventer comme prétexte pour déchaîner votre furie destructrice. Un jour les Mhöunnuéens mettront fin à votre règne despotique.
Le cliquetis des carabines corsaires s’enclencha. Les femmes crièrent et pleurèrent de peur. Träucal afficha un large sourire et ria doucement :
- Quelle bravoure ! Ou bien es-tu inconsciente. Enfin, puisque toi et les tiens paraissent bornés… Je vous laisse jusqu’à l’aube pour m’amener ce prisonnier, sans quoi je donnerai l’ordre de raser ce village. Nous prendrons femmes et enfants en esclavage, car les mines de la colline dorée auront sûrement besoin de main d’œuvre.
Träucal repartit à l’intérieur de son navire forteresse. Les villageois, rassurés par ce sursis, remercièrent Valaph avec amertume. Le conseil des anciens se réunit rapidement. Apparemment nul n’avait aperçu cet énigmatique fugitif. On le hercha dans les environs. Le crépuscule atteignit son apogée, et les nuages n’obscurcissaient nullement la lune, belle,pâle et ronde.
Calïenco le rêveur ne voulait surtout pas mourir en souffrance, ni servir de pâture aux féroces bêtes des profondeurs marines. Il prépara son sac, prit un stock de provisions et un carnet avec une belle plume, ainsi qu’un encrier. Au moment de sortir de son domicile, sa sœur l’attendait devant le seuil de la porte. La gorge de Calïenco se noua lorsqu’il vit le regard attristé de sa proche parente qui dit :
- Pourquoi renies-tu nos valeurs en t’enfuyant de la sorte Cali ?
Il se retint de pleurer puis s’exprima clairement :
- Parfois, il faut mettre de côté notre fierté pour assurer le salut de nos âmes.
Après cette phrase laissant perplexe Valaph, le nain partit sans rajouter un mot de plus.
Arrivé au sommet des immenses et interminables falaises de grès, l’artiste posa un dernier regard sur cet endroit qui le vit naître et grandir. En face de lui se dressait une steppe boisée, partiellement couverte de neige. Le coassement de grands rapaces charognards et le hurlement de loups en chasse indiquaient à Calïenco que maints dangers l’attendaient impatiemment. Néanmoins, il marcha d’un pas décidé en direction de cette grande plaine mi-verdoyante, mi-blanchâtre. Qu’importent les obstacles s’étendant sur sa route,i l survivrait. Le froid mordant le fit trembloter, ses membres s’engourdirent. Et pourtant le nain s’acharna à avancer toujours plus loin. Calïenco finit par pénétrer au cœur d’une épaisse forêt enveloppée dans un pâle brouillard. La mousse réussissait encore à avoir le dessus sur la neige en ce bois où résonnaient des échos lugubres. Sa carabine armée était prête à cracher du plomb. Le nain, épuisé, se tournait sur tous les côtés quand soudainement un nuage de fumée surgit de derrière lui. Sursautant, il se retourna. Personne ! Mais une main tapota son épaule. Changeant son regard de direction, Calïenco se trouva en face d’un nain affublé d’un casque de pilote avec une paire de lunettes d’aviateur masquant ses yeux. Son accent roulé démontrait qu’il n’avait aucune origine Pharixirienne. Amusé, il dit :
- Bien le bonjour jeune adepte des mots, je …
Poussant un cri d’effroi, le marin appuya sur la détente. Mais aucune explosion ni aucune odeur de souffre ne surgit de son arme. Le curieux personnage reprit en se moquant :
- Tu aurais peut être besoin de ceci pour faire fonctionner ton tromblon mon cher ami.
Le nain sortit de la poche de son gilet en cuir, les deux balles qui, un court instant auparavant, était logées au creux de ses canons. Terrorisé, le poète questionna :
- Qui êtes-vous donc ?
Sortant un cigare de sa poche, l’inconnu rétorqua en allumant son tabac enroulé et en lâchant une volute de fumée odorante :
- On me nomme le cambrioleur de musées, le machiniste ou encore l’adepte des illusions. Mais pour le moment, je suis en mission de la plus haute importance.
L’esprit de Calïenco s’illumina et dit tout haut :
- Le bagnard que recherche ce général tout d’or vêtu, c’est vous !
Le nain aux innombrables noms rit :
- Voici comment ont me décrit par ici ? C’est sans doute ce rabat joie de Träucal qui t’a donné une mauvaise image de moi ? Que t’a-t-il dit d’autre de négatif à mon sujet?
Calïenco se calma. Le nain, rassuré par l’attitude bienveillante du pilote, parla :
- Il a averti les miens que si l’on ne vous donnait pas aux gardes de son navire, il tuerait les hommes et enchaînerait nos femmes et nos enfants.
L’étrange personnage fit mine de réfléchir puis dit d’une voix haut perchée :
- Voilà qui est embêtant ...Quand prévoit il d’attaquer ton village ?
Calïenco fit preuve de franchise :
- Dès le lever du soleil les corsaires déferlerons sur nous.
Le mystérieux machiniste sortit sa montre de sa poche et annonça :
- Très bien. Il nous reste cinq heures pour tous les éliminer.
Les yeux du jeune poète s’écarquillèrent :
- Impossible ! Le général a sous ses ordres des centaines de soldats surentraînés et bien armés.
L’interlocuteur farfelu de Calïenco s’esclaffa :
- Rien n’est impossible avec moi. Je t’aiderai dans ta quête de revanche moyennant bien sûr une petite rémunération.
L’artiste se rendit compte qu’il avait commis une erreur en fuyant lâchement. Qu’adviendrait-il de sa sœur bien aimée, de son village et même de son père. Mais le nain serait prêt à tout pour Valaph. Alors il interrogea ce mercenaire.
- Combien en voulez vous ? Je mettrai le prix nécessaire.
Tout à coup, la brume étendue sur la forêt, vira au noir charbonneux. Les lunettes de l’aviateur brillèrent d’un éclat d’acier avant qu’il dise :
- Je ne souhaite ni plus ni moins que tes services en tant qu’assistant.
Calïenco accepta sans se poser de questions quand un éclair foudroya le ciel crépusculaire. Le Machiniste dit alors :
- Allons déloger Träucal de son rafiot à tête de poulpe.
Ce qui suivit la fin de la phrase de l’énigmatique maître des illusions défia les logiques de la réalité. Le poète manqua cruellement de mots pour décrire l’indescriptible. Il vit se succéder une foule de souvenirs de sa mère, de ce soir où elle disparut emportée sous les flots, et de son père qui apparut brièvement aux côtés de sa sœur. Calïenco se rappella du temps où il était petit Valaph et lui allaient se baigner dans les eaux froides du fleuve Brallac. Le tourbillon du passé l’entourait tel un cyclone pâle et brumeux. D’autres images tournoyèrent, tel un géant à la barbe blanche, au masque funeste larmoyant sur le corps agonisant d’une dame aux yeux aussi clairs que le plus pur des hivers. S’ajoutèrent à cette fresque de grandes batailles féroces et apocalyptiques. Puis un hurlement déchira les tympans de Calïenco. Brusquement la tornade cessa. Un tout autre environnement s’étala autour du nain. Une salle luxueuse s’esquissa. Le pouls de l’artiste en devenir s’accéléra, lorsqu’il constata que le surprenant sorcier venait de le conduire au sein de la cabine de Träucal en personne. Croyant que son cœur allait l’abandonner en voyant le général des barbes ensanglantées, lui même interloqué par cette apparition, l’excentrique aviateur faillit provoquer une attaque cardiaque à Calïenco, en dégainant un pistolet finement ouvragé, avec lequel il tira cinq fois sur le commandant en chef du navire. Celui-ci, assis sur son fauteuil en train de lire une lettre, fut tué dès la première balle, qui l’atteignit en pleine tête . Les quatre autres percutèrent la poitrine du général, juste pour le plaisir du Machiniste. La porte de la cabine s’ouvrit violemment. Quatre soldats entrèrent, braquant l’ancien prisonnier qui rit :
- Voici les chiens du véritable traître qui viennent servir une dernière fois leur pitoyable capitaine. Comme c’est touchant.
Il fonça sur l’un d’eux. Le malheureux n’eut pas la moindre chance contre la rapidité et la dextérité de ce tueur de sang froid. En l’espace de quelques secondes, il sortit de son fourreau une lame similaire à un couteau de boucher. Celle-ci perça l’armure du garde. De nouveau un nuage fantomatique fit disparaître le combattant hors pair, avant sa réapparition entre deux légionnaires. Ceux-ci subirent le même destin que Träucal. Le dernier tenta de s’enfuir, avant qu’un couteau stoppe net sa course. Calïenco discerna des râles et des cris de guerre au-dessus du pont. Dès qu’ils sortirent du hall du capitaine, une scène de carnage se produisit. L’équipage et les soldats furent abordés par des nains à la carrure épaisse, maniant des haches avec dextérité. Malgré leur bedaine, ils surpassèrent largement les fantassins du bateau forteresse. La bataille ne dura pas longtemps. A la fin des combats, les ennemis blessés étaient furent rassemblés par les vainqueurs. Le maître des illusions demanda à Calïenco de le suivre. Ils allèrent une fois encore chez le défunt général. Le cadavre toujours là provoqua une intense sensation de malaise chez le jeune nain. Le machiniste enleva d’un coup sec la fameuse lettre de l’amiral, avant de dire :
- Ainsi donc Ghalacassar voulait ramener le Cöllico à Nannamcar , quel égoïste !
Intrigué, Calïenco interrogea son sauveur :
- Qu’es ce que le Cöllico ? Et pourquoi ce tyrannique roi voudrait le prendre chez lui?
Le machiniste rangea le texte dans sa besace et expliqua :
- Le Cöllico est un livre contenant des leçons de sorcellerie très puissantes. Il va de soit que le roi des îles de l’est désire s’en emparer afin de s’en servir pour renverser le cours de batailles difficiles.
Sortant du bureau de Träucal, l’assassin de ce dernier, suivi par Calïenco, se rendirent sur le pont. La rangée de prisonniers encerclés par ces terribles mercenaires obèses, resta silencieuse. L’étonnant nain aux talents de guerrier exceptionnel, dit :
- Rendez-vous au Chraqavossore, mes chers petits compagnons, direction Phörtotrate !
Un des brutaux guerriers en surpoids questionna son chef :
- Que faisons nous de ces barbes ensanglantées ?
Le meneur de l’escouade de choc eu un rictus avant de répondre :
- Tuez les tous, sans exceptions !
Calïenco vit s’effacer le bateau dans une explosion vaporeuse. Une fois de plus, des pans entiers de sa mémoire lui revenaient : l’exil de sa famille du nord du continent de l’ouest, la difficulté à s’intégrer au milieu des marins du fait de leur origine étrangère. En vérité, son existence ne fut que malheurs et tristesse. Il aurait voulu en voir d’avantage sur la réalité. Mais elle se dissipa lors de la réapparition de l’immigré qui s’opéra sur un autre navire ou plutôt une voilier de moindre taille que le cuirassier de Träucal. Cet esquif aux voiles rouge et noir, voguait sur un large cours d’eau bien connu de Calïenco, le fleuve Brallac. L’équipage était composé de pirates de la mer bavarde, certains le teint rose avec des cheveux soyeux et des barbes rousses, drôlement accoutrés, tenant des fusils à canon scié et des haches, d’autres portant des habits verts et bruns, armés d’arcs et de poignards. Tous avaient accroché sur leurs épaulettes l’écusson du crâne à la barbe d’or, faisant allégeance au machiniste. Leur capitaine présenta Calïenco aux membres de son équipage :
- Voici l’un des seul scribes de la côte méridionale, il est mon protégé. Tâchez de ne pas trop le bousculer ! Ce petiot vient à peine d’être adulte.
Surpris, l’invité dit tout bas :
- Comment saviez-vous pour mon activité littéraire ?
Le meneur répondit tout en rallumant un cigare :
- Ah ! J’ai mes informateurs. Ceux-ci te connaissent depuis ta plus tendre enfance.
Sur cette révélation perturbante, l’étrange machiniste s’enferma dans ses appartements. Cherchant absolument à éviter le regard sévère des boucaniers, le nain, complètement perdu, se posta à l’avant du navire. Il essaya de se remettre les idées en place. Sa première pensée fut pour Valaph, sa sœur, à la fois proche au fond de son âme, et physiquement si loin de lui. Si seulement elle pouvait être à ses côtés pour la prendre dans ses bras. Des larmes coulèrent sur sa barbiche. Tandis que Calïenco pleurait le moins bruyamment possible, le navire du nom de Chraqavossore voguait au-delà vers le nord où se profilait à l’horizon Phörtotrate, la première grande ville du sud du Pharixerre.

Les faisceaux solaires émergèrent au-dessus de la cité portuaire. Des oiseaux au plumage sublime volèrent dans les cieux dégagés et clairs du Pharixerre. Emerveillé par la splendeur de celle qu’on nomme la Töur Aöuroff du nord, Calïenco oublia un bref instant toutes les abominations auxquelles il avait assisté la veille au soir. Une des rares naines à bord s’approcha de lui. Apparemment, elle connaissait depuis des siècles le machiniste et le décrivit comme une personne chaleureuse avec un fort caractère impulsif. Ils échangèrent encore quelques mots avant que le Chraqavossore passa la gigantesque porte lourdement fortifié de Phörtotrate. Nombre de chalutiers et autres barques de trappeurs empruntèrent cette même entrée au même moment. C’est dire combien la largeur de la porte se montrait impressionnante. En rentrant au port, Calïenco ressentit à quel point ce dernier vibrait de vie : des milliers de commerçants traitant entre eux, l’odeur de viande braisée et agrémentée d’épices inconnus, le parfum des belles dames échangeant sur la vie mondaine et les chants des mariniers louant la gloire du Pharixerre. Tout cela incarnait l’essence même de Phörtotrate.

Le machiniste, Calïenco et l’équipage du Chraqavossor mirent pieds à terre. Le nain rêveur initia ses yeux au charme des courbes féminines, les naines élégantes, quoiqu’un peu aguichantes, le firent rougir. Mais ici son anonymat prima sur ces fières et exquises demoiselles. Et puis sa dette envers le maître des illusions l’encouragea à suivre celui-ci et sa bande à travers la foule cosmopolite, empruntant l’avenue de Tar Heppo afin de bifurquer dans le dédale de ruelles étroites que fréquentaient les aventuriers et chasseurs de primes venus des trois continents. Le groupe s’arrêta sur un cul de sac. Calïenco, étonné, interrogea le machiniste :
- Je pense avec conviction qu’on a dû se tromper de chemin.
Le capitaine soupira :
- Décidément ces pêcheurs de la côte n’ont pas une once de superstition envers la magie.
Mettant ses deux mains sur le mur au fond de la rue, le maître des illusions murmura une incantation en une langue exotique. Ce sort brisa plusieurs pierres jusqu’à ouvrir un large trou donnant sur un manoir de style baroque. Son toit en bulbe couleur bleu glacial et son entrée circulaire et surtout ses gardiens aux cheveux courts et aux barbes noires tressées, laissaient deviner qu’il s’agissait d’une demeure princière. Calïenco connaissait quelques choses sur ce lieu car durant son enfance il avait lu un ouvrage décrivant l’architecture royale et la mode de la noblesse Pharixirienne.
Les deux soldats n’eurent nul besoin de vérifier l’identité du commandant des pirates puisque apparemment le propriétaire et lui étaient des amis de longue date. Ils entrèrent dans la somptueuse maison. Une énigmatique créature féminine reçut la compagnie. Grande et élancée, aux formes légères, sa longue chevelure d’un blond solaire et ses yeux vert émeraude impressionnèrent Calïenco.
Elle servit un verre de Vinntö, une liqueur fruitée, en attendant que descende l’hôte. Malgré la boisson et les délicieuses pâtisseries disposées sur la table du salon, il ne quitta pas du regard cette femme aux traits épurés. Toutefois le nain remarqua qu’aucun membre de sa troupe ne lui adressa la parole ni même la regarda. Le rêveur se leva, voulant aborder cette curieuse personne. Or l’ami du machiniste fit irruption dans la salle. Son apparence soignée et le riche vocabulaire qu’il employait prouvaient sa noblesse. Après avoir salué cet aristocrate, le machiniste dit :
- Voici Beïlliphill, neveu du septième et dernier roi du Pharixerre. Comme vous le savez tous, le nord du Pharixerre ne vit plus sous la loi du Curollienno. A la place, les républicains, ont élu un gouverneur corrompu. Mais il reste encore de l’espoir. Tant que la lignée royale du Pharixerre subsistera, le Vophavare pourra se permettre de croire à ses traditions et à sa foi envers Tar Heppo.
Le prince parla à son tour en caressant sa longue barbe :
- C’est pourquoi le manoir vous remercie pour les risques pris par chacun d’entre vous lors de votre quête du grimoire. Les sortilèges contenus entre ses feuillets m’aideront pour la reconquête de l’empire d’azur.

Calïenco, abasourdi, regarda le machiniste sortir de son baluchon le fameux ouvrage détaillé de complexes motifs géométriques avec, au milieu de la couverture noire, le symbole de Mhöunnu, luisant d’un bleu phosphorescent.
Beïlliphill tendit sa main gantelée pour saisir le livre. Cependant le capitaine se ravisa et exigea :
- A vrai dire nous n’avons pas parcourut des milliers de kilomètres pour nous contenter de simplement remettre ce précieux chef d’œuvre et entendre de vagues promesses d’un avenir meilleur de ce royaume. D’autant que la plupart de mes compagnons viennent du continent de l’ouest et n’ont cure du Pharixerre.
L’altier prince claqua des doigts. Deux de ses gardes du corps apportèrent un lourd coffre en bois blanc aux bordures dorées qu’ils déposèrent aux pieds du machiniste. Au signal de leur révéré seigneur, ces nains trapus ouvrirent ce sublime coffre. Une bague incrustée d’une pierre stellaire reposait sur un coussin fait avec un tissu moelleux blanc crème. Finalement, le capitaine légua le Cöllico à l’héritier du Curollïenno et il mit à son majeur l’objet cristallin. Beïlliphill ordonna également à sa garde personnelle d’offrir deux coffres remplis d’or, de diamants et de Charannictë.
Une fois que les pirates passèrent la sortie du manoir, Calïenco, outragé, dit sur un coup de colère :
- Sur toute cette histoire c’est vous l’égoïste !.
Le machiniste continua de marcher en ignorant les propos du nain. Celui-ci éprouvait un grand sentiment d’injustice qu’il déversa sur le chef du Chraqavossor, sans vraiment penser aux conséquences de ses propos :
- Vous n’êtes qu’un opportuniste, un criminel sans pitié et un menteur !
Le commandant fit demi-tour et d’un ton hautain il répondit avec mépris :
- Toi mon gamin, si je n’étais pas intervenu sur le bateau de Träucal, tu serais probablement mort de froid ou pire. Et après ça, tu oses douter du bienfait de mes actes ?
Le machiniste repartit en disant ces derniers mots :
- Puisque tu ne respectes pas ton supérieur, je te laisse de débrouiller seul sans moi, afin que tu puisses réfléchir à tes calomnies.
Le trou créé par enchantement permettant de rejoindre le port, se referma sous l’effet des pouvoirs du maître des illusions. Calïenco retint ses sanglots. Une fulgurante nostalgie envahit son esprit. Puis il finit par solliciter une audience avec le prince Beïlliphill.
La porte s’ouvrit. C’était la même jeune femme qui avait accueilli quelques heures plutôt le machiniste et son équipage. Celle-ci l’invita à le suivre. Alors qu’ils montaient les marches de l’escalier menant au cabinet du prince, le rêveur parla à la servante :
- Pourquoi les pirates n’ont-ils prêté aucune attention à votre beauté singulière?
Elle dit d’une voix mélodieuse et attendrissante :
- Les nains du continent de l’ouest répugnent ouvertement les humaines comme moi. Ces flibustiers nous verraient mieux des chaînes aux pieds et aux mains, au lieu de vivre en semi-liberté à Phörtotrate, où les lois de la ville, la constitution monarcale, encore sous l’influence de mon maître, accordent plus de privilèges qu’au sein des terres occidentales.
L’humaine interrompit Beïlliphill en pleine composition, jouant du luth Phörtotréen, un instrument aux sons empreints d’une légère mélancolie. Le prince écouta le récit de Caliënco depuis le début. Il raconta sa paisible existence frappée de la haine de corsaires sans émotions, le pacte entre lui et le machiniste et l’affrontement sur le cuirassier des barbes ensanglantées et enfin le débarquement à la cité maritime. Dès que l’histoire fut terminée, Beïlliphill but une lampé de Vinntö avant de dire :
- Donc, si je comprend bien, tu est très éloignée de ta famille dans une immense ville faisant de toi un spectre parmi les milliers de nains et naines allant et venant en cette métropole ?
Calïenco hocha la tête en signe d’affirmation. Le dernier prince du Pharixerre répondit ensuite :
- Tu as de la chance camarade. Il se trouve qu’il y a longtemps j’ai eu la chance d’étudier la littérature au prestigieux monastère de Qiräunno. Je peux éventuellement juger de ton niveau dans ce domaine et te permettre de rédiger des poèmes ou des chansons en faveur du royaume. Qu’en dits-tu ?
Calïenco sut enfin qu’une parcelle de bonheur était accessible.,Et c’est ainsi qu’il s’engagea auprès du prince du Pharixerre méridional. Nourrit et logé chez Beïlliphill, l’écrivain amateur devint le ménestrel attitré du suzerain. Une fois par an, son employeur lui accorda de retourner dans son village natal et de revoir sa chère Valaph. Il distribua une partie de sa fortune au village afin de l’intégrer au monde moderne. Du machiniste, nulle nouvelle ne parvint jusqu’au centième anniversaire du poète. Le maître des pirates assista à son mariage avec l’athlétique femme jadis au service de Beïlliphill. Ces noces rameutèrent grand nombre de chroniqueurs et d’ambassadeurs, et même des reines de la race des hommes. Cet événement provoqua à la fois la polémique et une possible ouverture vers de meilleurs échanges entre les humains et les nains. L’incorruptible capitaine du Chraqavossore proposa une dernière aventure à Calïenco. Contre toute attente, le rêveur accepta et intégra une ultime fois la confrérie des pirates du plus célèbre des voleurs.
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vg11k
Poil au menton
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MessageSujet: Re: Calïenco et le Colico   Calïenco et le Colico EmptyLun 5 Nov 2018 - 8:42

Tagazok !

Les runes devaient être alignées pour que nous nous soyons inscrits sur ce forum approximativement au même moment.

Après lecture de ce texte, j'ai été relire ton message d'inscription eeeet j'ai compris pourquoi beaucoup des noms de ton texte comme de la société présentée ne collaient pas à ce que je connais des nains de warhammer - c'est à dire bien peu de choses. L'univers que tu décris n'est pas celui de warhammer pas plus que celui d'aos mais un univers custom.

J'me permet quelques fignolages sur la forme:

Dès le départ, on constate qu'il s'agit d'un texte atypique.  Je suis loin (très loin) d'être familier du concept dawi, mais un village de pêcheur n'est pas ce que j'aurais imaginé en premier. Et avec comme personnage un nain poète qui plus est.

Ton récit est écrit avec fluidité et se lit bien. De plus, le nain illusionniste et le couple nain/humaine (en plus du poète et du village de pêcheurs déjà mentionné) c'est dépaysant. Vraiment.

Cependant attention aux péripéties qui s’enchaînent très rapidement après l'arrivée du machiniste. Attention aussi aux noms tarabiscotés qui ne sont pas expliqués. Je m'explique : lorsque je rédige des textes warhammer (ou quelque autre univers) je m'efforce de décrire une première fois chaque véhicule/race/rang avant de les mentionner afin que quelqu'un qui ignore tout de cet univers puisse saisir le sens des scènes décrites. "Le maraudeur s'écroula face au sanguinaire qui se tourna ensuite vers l'archidiacre tout proche" => bonjour le mal de crâne pour un débutant qui va vite décrocher.

Également, des ptites séquences confuses dans les téléportations et enchaînement où j'ai le sentiment que Calienco lui-même, notre narrateur, perds les pédales.

EEEeet je me rends compte que j'ai (encore) rédigé un pavé. Toutefois n'en prends pas ombrage : un texte qui me plaît, je le décortique en profondeur. Donc ici on peut affirmer que j'ai apprécié
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Öllkewero
Enfant nain
Enfant nain
Öllkewero


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MessageSujet: Re: Calïenco et le Colico   Calïenco et le Colico EmptyLun 5 Nov 2018 - 8:51

Dhöumk (ce qui signifie "merci") , c'est bel et bien la première fois que j'ai droit à une décortication d'un de mes textes . Ca me touche beaucoup , quand aux noms abracadabrants , il est vrai qu'il faudrait que j'explique dans un petit dico leurs significations .

Le sentiment de confusion lors de la téléportation est fait exprès , car ce genre de sorts sont liées au "Grand Rêve" un monde alternatif ou tout peut arriver .

Encore merci pour cette réponse très positive qui me fait énormement plaisir .

Bien à toi Öllkewero
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MessageSujet: Re: Calïenco et le Colico   Calïenco et le Colico EmptyLun 5 Nov 2018 - 8:55

Cela fait énormément d'amorce dans ce texte mine de rien. Plus ce que tu m'indique sur ce "Grand Rêve"... As-tu d'autres récits sous le coude ou sur une autre plate-forme que ce forum ? Je serais curieux d'en zieuter d'avantage.
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MessageSujet: Re: Calïenco et le Colico   Calïenco et le Colico EmptyLun 5 Nov 2018 - 8:59

Helas non c'est bel et bien le premier site sur lequel je montre un de mes écrits. mais je compte en poster quelques autres bien entendu !!

Ah le "Grand Rêve" c'est un mythe qui fait rêver beaucoup de nains dans l'Öfforchom (c'est comme ça qu'on nomme le monde ou ils vivent)!!
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MessageSujet: Re: Calïenco et le Colico   Calïenco et le Colico Empty

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